
Coopérative de solidarité du Mont-Orford
La Coopérative de solidarité du Mont-Orford participe du même mouvement citoyen que SOS Parc Orford. Ce mouvement est issu de la réaction à la décision du gouvernement Charest de soustraire le Mont-Orford du parc national pour le vendre au secteur privé.
Les uns ont réagi à la subordination de la Loi sur les parcs aux intérêts du développement immobilier et récréotouristique. Les autres ont également réagi au sentiment de perte d’un patrimoine récréatif appartenant à la collectivité.
Selon l’historique de la coopérative, le projet débute par une résolution unanime du conseil municipal du Canton d’Orford, le 5 juin 2006. Le maire Pierre Rodier, élu en novembre 2006 avec l’orientation politique de défendre l’intégrité du Parc national du Mont-Orford fait partie des initiateurs du projet de coopérative. L’actuel maire, Pierre Bastien, élu en novembre 2009 était conseiller municipal du Canton d’Orford à ce moment et il a voté en faveur de l’appui à la coopérative.
Dès la première assemblée de l’organisation deux règlements ont été votés. Ils expriment l’orientation environnementale de la coopérative. Le premier porte sur la protection environnementale du territoire et, le deuxième, sur la réintégration des terres à l’intérieur du parc national du Mont-Orford.
Au cours des quatre années qui ont suivi, les administrateurs ont fait valoir la solution coopérative, ils ont recruté des membres et ils ont tenu des activités de financement. Selon le rapport annuel de 2009, la coopérative compte 696 membres regroupant 978 personnes. Plusieurs personnes peuvent se regrouper pour payer les 20 parts sociales à 10 $ nécessaires pour devenir membre.
Entrevue avec Bertrand Larivée, président de la Coopérative de solidarité du Mont-Orford à l’occasion du souper du tournoi de golf du 26 septembre 2008. |
Devant la perspective du lancement de l’appel d’offres sur les installations, les administrateurs de la coopérative ont amorcé le travail sur le plan d’affaires de la station de ski. En l’absence des chiffres sur les opérations de la station de ski et d’un éventuel programme régional de financement de la relance de la station de ski, ils attendent les informations nécessaires pour aller plus loin.
Les documents de la dernière assemblée générale annuelle, le 29 novembre 2009, font état de la situation de l’organisation.
Jusqu’à récemment, l’accueil des élus de la région et des milieux d’affaires était demeuré froid. La coopérative était associée à SOS Parc Orford et son projet, axé sur la priorité à la protection de l’environnement, allait à l’encontre de la vision de développement du centre récréotouristique de la région véhiculée par les milieux d’affaires.
La nouvelle mairesse de la Ville de Magog, Vicki May Hamm, a pris l’initiative et le leadership de valoriser le projet de coopérative à la suite de la rencontre du 15 décembre avec la ministre Beauchamp. Au cours de cette rencontre, il a été clairement établi que le débat sur le développement immobilier était clos et que le Mont-Orford retournerait à l’intérieur du parc.
Spécialisée en développement local et impliquée professionnellement dans un projet coopératif, elle a procédé à une évaluation lucide de la situation qu’elle a partagée avec son conseil municipal. L’adoption à l’unanimité d’une position de principe du conseil favorable à la coopérative à l’assemblée du 15 février a opéré un virage incontournable sur la scène régionale. Elle dirige la ville centre avec une population majoritaire au niveau régional et elle préside le conseil local de développement (CLD) de la MRC de Memphrémagog.
La participation au panel de Vision Magog-Orford
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Des appuis des milieux d’affaires se sont ajoutés par la suite, notamment de la Société de développement commercial (SDC) du centre-ville de Magog. La coopérative ne fait pas l’unanimité. Certains intervenants, notamment Orford 911, sont en résistance. Ils espèrent qu’un entrepreneur du secteur privé se démarquera dans le cadre de l’appel d’offres avec une vision de développement plutôt qu’une vision de consolidation des opérations.
La légitimité du projet de la Coopérative de solidarité du Mont-Orford est maintenant solidement assise. La publication de l’appel d’offres permettra de déterminer si elle peut se qualifier, dépendant des critères imposés par le gouvernement. La qualité de son plan d’affaires et de ses appuis financiers, comparativement à la concurrence, déterminera si elle remportera le concours.
Hubert Simard
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